Le Saint Georges

Prestigieuse vitrine du promoteur immobilier La Savoisienne, le Saint Georges symbolise l’audace et l’imagination architecturale de l’après guerre. Du haut de ses 66 mètres, il propose à sa livraison, outre les 222 logements, une église, une salle de spectacle, une école, un restaurant panoramique et un hôtel.
Les anciennes cartes postales ont su le mettre en valeur …et aussi profiter de la vue panoramique prodiguée par le « restaurant d’altitude » située au dernier étage, afin de proposer de nouveaux angles de vue sur la ville.
Découvrons l’immeuble du Saint Georges, vu à travers les anciennes cartes postales.

Une vue magnifique du Saint Georges avec la mer en toile de fond, sur cette carte postale prise de Notre Dame de la Garde.

A la fin des années 50, l’agence de construction de logements, la Savoisienne entreprend de construire un ensemble immobilier sur un terrain en triangle jadis occupé par une entreprise de peinture ainsi qu’une paroisse toujours en activité, situé entre la plage des Catalans et la place du quatre septembre.

Sous la houlette de l’architecte Claude Gros va surgir une construction composée de deux blocs distincts et perpendiculaires d’une hauteur de neuf étages pour l’un et dix neuf pour l’autre.

Nous sommes à la fin des années 50 - début 60, sur le Vieux-Port. Sur cette carte, prise de l'hôtel Nautique & d'Albion (aujourd'hui, hôtel Alizé), nous apercevons au loin au-dessus du fort Saint Nicolas, entourée d'un cercle bleu, une grue de chantier dominant le haut d'un immeuble en construction. Est-ce le Saint Georges, ou le Saint Nicolas, un immeuble de 14 étages situé rue Crinas et construit en 1958? Difficile à dire. En revanche, l'immeuble de droite est bien la tour du Pharo, haute de 55 mètres, construite en 1955.

Le Saint Georges possède une autre particularité: il regroupe dans ses murs une église, un restaurant panoramique au dernier étage, une galerie marchande, un hôtel (l’hôtel Royal St Georges), un parking sous terrain et une école dont la cour de récréation se trouve au deuxième étage, au dessus de la salle de spectacle / congrès. Dotée, pour l’époque, des toutes dernières technologies, cette salle polyvalente de 700 places ouverte à la fois aux cinéphiles et aux congressistes est destinée à accueillir tous types de conférences et réunions, mais également des spectacles grâce à sa scène de 11 mètres de large. L’église n’est pas en reste avec vitraux, autel en marbre et « le grand Crucifix », en acier et argent, œuvre du sculpteur François Bouché.

Deux cent vingt-deux logements traversants pour la plupart, avec loggia côté sud, composent ce programme corportant par ailleurs sept entrées. Le restaurant panoramique sera le cadre de maintes manifestations culturelles et accueillera de multiples personnalités tel Alexeï Léonov, cosmonaute soviétique connu pour avoir été le premier « piéton de l’espace » en 1965. De nombreuses cartes postales tireront profit de ce nouveau belvédère.

Avec ses 66 mètres de hauteur, le Saint Georges devient alors l’un des immeubles les plus hauts de la ville, simplement dépassé par « la tour » de la Rouvière, construite deux ans plus tôt (95 mètres). Il symbolise surtout  la réussite du promoteur immobilier La Savoisienne. Désormais, le Saint Georges servira de vitrine et les contours de l’immeuble apparaitront longtemps dans les pages publicitaires des revues professionnelles de l’époque. 

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